iST qu'est ce que c'est?
L’Organisation Mondiale de la Santé a mis en garde contre une augmentation des Maladies Sexuellement Transmissibles. Elle détecte plus d’un million de cas d’infection par jour, il existe plus de 30 différents types de bactéries, virus et parasites connus pour être transmis par contact sexuel, et certains d’entre eux peuvent être résistants aux médicaments.
La calcification de ces différents types d’infections est basée sur l’origine de l’agent
provocateur, s’il s’agit d’un virus on parle d’infection virale, dans le cas où l’infection s’est propagée via une bactérie on parle d’une infection bactérienne ou d’une infection parasitaire si elle est provoquée par des parasites.
Dans ce présent article nous faisons le point sur cinq différentes Infections Sexuellement Transmissibles dont la gonorrhée et la chlamydia d’origine bactérienne, l’hépatite B, VHP et le VIH d’origine virale et enfin le trichomonas d’origine parasitaire.
Nous commençons par l’infection la plus fréquente en Algérie sur le plan étiologique; la gonorrhée.
1) QU’EST-CE QUE LA GONORRHÉE ?
La gonorrhée est une Infection Sexuellement Transmissible qui touche surtout les moins de 30 ans, en particulier les hommes. Elle est due à la présence d’une bactérie, le gonocoque, qui se transmet lorsdes rapports sexuels non protégés. Tous les types de rapports sexuels peuvent être contaminants.
D'où vient-elle ?
Le gonocoque a été isolé en 1879 par le bactériologiste allemand Albert Neisser, qui lui a donné son nom scientifique : Neisseria gonorrhoeae.
Mécanisme d'infection de “Neisseria Gonorrhoeae” :
Adhésion :
L’adhésion du gonocoque aux microvillosités des cellules épithéliales.
Endocytose :
Après l’étape d'adhésion, le gonocoque est endocyté dans les cellules épithéliales au sein des vacuoles de phagocytose.
Multiplication cellulaire :
Après internalisation du gonocoque, les vacuoles d’endocytose deviennent coalescentes et forment des vacuoles plus grosses, à l’intérieur desquelles les gonocoques se multiplient.
Exocytose :
Après leur transport à travers les cellules épithéliales, les vacuoles, chargées de bactéries, se fusionnent avec la membrane basale et libèrent par exocytose les gonocoques dans le tissu conjonctif sous-épithélial. C’est le point de départ d’une inflammation locale ou d’une infection disséminée par passage sanguin si la bactérie échappe aux mécanismes de défense de l’hôte.
Quels sont les symptômes de la gonorrhée ?
Une personne peut être infectée sans le savoir. Souvent, les femmes qui ont la gonorrhée ne présentent pas de symptômes. Par contre, les hommes infectés ont des symptômes qui apparaissent généralement de 2 à 7 jours après la transmission de la bactérie.
Les symptômes de la gonorrhée peuvent être les suivants :
Pertes vaginales anormales.
Saignements vaginaux après les relations sexuelles et entre les menstruations.
Écoulements anormaux par le pénis ou l’anus.
Picotements ou sensation de brûlure en urinant.
Douleurs aux testicules ou dans la région de l’anus.
Comment se transmet elle ?
Une personne infectée peut transmettre la gonorrhée même si elle n’a pas de symptômes.
La transmission par voie sexuelle peut se produire lors de :
- Relations orales, vaginales et anales.
- Contact entre les organes génitaux des partenaires.
- Une mère infectée peut également transmettre la gonorrhée à son bébé au moment de
l’accouchement.
La transmission par le sang est due au partage de matériels de préparation, d’injection ou d’inhalation de drogues.
- Tatouage ou perçage avec du matériel non stérile.
- Contact d’un liquide contaminé par du sang et une surface de peau endommagée,
une muqueuse ou transfusion sanguine.
Quelles sont les personnes à risques ?
Les hommes entre 21 et 30 ans et les femmes entre 16 et 25 ans.
Les personnes infectées par le VIH/sida.
Les personnes ayant des pratiques à risque (multiples partenaires sexuels, utilisation
inconstante des préservatifs, fellation non protégée).
Comment diagnostique-t-on la gonorrhée ?
Le diagnostic de la gonorrhée se fait à partir d’une analyse d’urine ou d’un prélèvement fait en passant un coton-tige (écouvillon) sur les organes touchés (urètre, vagin, rectum, gorge).
Comment prévenir la gonorrhée ?
Comme toutes les Infections Sexuellement Transmissibles, la prévention de la gonorrhée repose sur l’utilisation systématique de préservatifs. Il n’existe pas de vaccin contre la gonorrhée.
Comment traiter la gonorrhée ?
Une personne atteinte de gonorrhée est généralement traitée par une injection intramusculaire unique de ceftriaxone (antibiotique), accompagnée d’une dose unique d’azithromycine par voie orale.
Une nouvelle étude portant sur un antibiotique (La doxycycline) permettant de réduire le risque de cette maladie et de certaines MST. La prise de doxycycline a permis de réduire de plus de 60% du taux d’infection de type gonorrhée et chlamydia. Mais il n’y a pas eu assez de cas pour que ces derniers résultats soient significatifs d’un point de vue statistique.
Dans le même classement nous parlons de la Chlamydia qui est une Infection Sexuellement
Transmissible comme la Gonorrhée causée par une bactérie. La Chlamydia est due à la bactérie Chlamydia trachomatis. Parmi ses symptômes, une sensation de brûlure lorsqu’on urine, des pertes vaginales anormales, des douleurs durant les relations et pendant les menstruations (la période des règles).
Comment prévenir la chlamydia ?
La vaccination : aucun vaccin ne protège contre la Chlamydia.
Protection sexuelle : pour offrir la meilleure protection possible contre la Chlamydia le condom doit être utilisé :
Lors de tout contact entre les organes génitaux.
Pendant toute la durée de la relation sexuelle.
Se faire dépister régulièrement contre les IST.
L’administration d’un traitement préventif qui contribue à réduire les risques de
complications au nouveau-né dont la mère est atteinte.
- Dans cette partie de l’article, nous découvrirons les principales Infections Sexuellement Transmissibles d’origine virale; Hépatite B, infection à VPH et HIV :
2) Qu’est-ce-que l’hépatite B ?
L’hépatite B est une infection virale provoquée par un virus à tropisme hépatique VHB qui s’attaque au foie et peut entraîner une affection aiguë comme une affection chronique de cet organe. Ce virus est présent dans le sang infecté, le sperme et les sécrétions vaginales.
Il existe 3 principaux modes de contamination par le VHB :
La transmission verticale de la mère à l’enfant lors de l’accouchement.
Les relations sexuelles non protégées.
Les liquides biologiques contaminés notamment le sang.
Quels sont les symptômes ?
Cette infection est asymptomatique dans la plupart des cas. Les symptômes ressentis sont très similaires à ceux d’une grippe, avec des symptômes qui persistent
sur plusieurs semaines, notamment un ictère, une fatigue extrême, des nausées, des vomissements et des douleurs abdominales. Chez les porteurs chroniques de l’hépatite B, les complications possibles sont :
La cirrhose (maladie du foie).
Le cancer du foie.
Comment prévenir l’hépatite B ?
Le vaccin contre l’hépatite B est le principal moyen pour prévenir cette maladie. Il est fortement recommandé, surtout pour les personnes à risques, ou pour tous les nourrissons dès que possible après leur naissance, et de préférence dans les 24 heures qui suivent.
Chez les personnes qui ne sont pas vaccinées, certaines mesures peuvent réduire le risque de contamination :
Utilisation systématiquement de préservatifs au cours de relations sexuelles avec de nouveaux partenaires.
Port de gants avant de toucher au sang d’une personne, qu’elle soit infectée ou non.
Chaque jour dans le monde, plus d’un million de personnes contractent une infection
sexuellement transmissible (IST) dont le VPH. Ce dernier est associé à plus de 311 000 décès dus au cancer du col de l’utérus chaque année.
3) Qu’est ce que le VPH ?
L’infection au Virus du Papillome Humain (VPH) est l’une des IST les plus répandues dans le monde qui touchent l’appareil reproducteur masculin et féminin en infectant les cellules épithéliales de la peau ou des muqueuses.
La famille des Virus du Papillome Humain (VPH) compte plus de 100 types de virus, dont plus de 40 sont transmissibles sexuellement, et ceux qui infectent les organes génitaux on peut les séparer en 2 catégories :
Les VPH à bas risque : qui ne sont pas associés au développement de cancer. Parmi ces VPH à faible risque, 2 types, le VPH-6 et le VPH-11 sont responsables des verrues (condylomes) sur les organes génitaux externes. Les condylomes ne sont pas des lésions précancéreuses.
Les VPH à haut risque ou « oncogènes »: ces VPH ont été associés au développement du
cancer du col de l'utérus, et plus rarement de la vulve, du vagin et de l’anus. On compte une
quinzaine de VPH oncogènes; les plus étudiés sont les types 16 et 18. Ils sont responsables à eux seuls de 50% des pré cancers sévères et 70% des cancers du col de l’utérus.
Comment se transmet-il ?
Au cours des rapports sexuels.
Au contact génital peau à peau.
Par transmission périnatale : une mère enceinte avec le VPH peut transmettre l’infection
à son enfant par le sang avant la naissance ou par le canal vaginal au moment de la
naissance.
Par hétéroinoculation: une personne soignante avec des verrues sur les mains ou les
parties génitales peut transmettre le virus par contact cutané avec les mains ou les
parties génitales d’une autre personne.
Par l’intermédiaire de matières contaminées : plus rarement, le VPH peut être transmis par le contact avec un objet inanimé ou des surfaces.
Quel est le mécanisme d’action du VPH et les différents types de cycles viraux ?
Il existe trois principaux types d’infection qui sont basés sur l’expression des gènes viraux dans les cellules infectées :
L’infection latente (phase non productive) : le virus pénètre au niveau des cellules basales de l’épithélium(expression des gènes précoces).
L’infection productive (phase productive) : Sous l’influence de certains facteurs endogènes et exogènes, le virus latent se multiplie. (expression des gènes viraux tardifs = la réplication et l’expression de particules virales complètes dans les cellules superficielles de l’épithélium et la diffusion du virus).
L’infection transformante : qui se produit après une infection aiguë productive dans les couches basales; d’où l’expression des gènes viraux précoces qui conduit à une instabilité
chromosomique et à des anomalies qui persistent et peuvent conduire à un cancer invasif.
Quel est le pouvoir pathogène et le génotype du VPH ?
Le pouvoir pathogène des papillomavirus humains dépend :
Du statut immunitaire de la personne infectée : les déficits immunitaires favorisent ce type
d’infection (immunodépression congénitale, transplantations, VIH, traitements immunosuppresseurs, grossesse).
De l’administration du tabac.
Des facteurs génétiques favorisant la transformation maligne des lésions dues aux VPH.
Du type de VPH : les types VPH 6 et VPH 11 causent des lésions cutanées et muqueuses
bénignes ( verrues vulgaires, verrues plantaires, verrues planes, condylomes
ano génitaux, verrues génitales, épidermodysplasie verruciforme et papillomes laryngés); les types VPH 16, 18, 31, 33 et 35 sont associés à des néoplasies cervicales intra-épithéliales et au cancer du col de l’utérus.
Quels sont les symptômes ?
De nombreuses personnes atteintes du VPH n’éprouvent aucun symptôme.
Les verrues génitales ou anales (des bosses indolores qui apparaissent sur les organes génitaux et peuvent évoluer en cancer du col utérin, de l’anus, du pénis ou de la gorge) sont un symptôme d’une infection au VPH causée par des souches particulières du virus.
Les symptômes peuvent mettre beaucoup de temps (des mois ou des années) à se développer et à être remarqués.
Comment se traiter ?
Dans la plupart des cas, le système immunitaire élimine l’infection à VPH en quelques mois.
Toutefois, rien ne peut traiter efficacement les virus responsables des infections à VPH eux-mêmes. Par contre, certaines manifestations des 2 types d’infections par les VPH peuvent être traitées. Il existe des traitements des lésions précancéreuses, l’OMS recommande l’utilisation de la cryothérapie ou l’ablation thermique et électrorésection à l’anse diathermique (RAD), lorsque l’intervention est disponible. En ce qui concerne les lésions à des stades avancés, il convient d’adresser les patientes à des spécialistes pour des analyses plus poussées et une prise en charge adaptée. Maintenant qu’on connait cette maladie, on se demande :
Comment peut-on prévenir l’infection par un VPH ?
Les vaccins contre les VPH représentent la seule façon de prévenir les infections par certains VPH. Deux vaccins ont été développés et commercialisés. Ils préviennent plus de 90% des infections, des condylomes et des pré cancers sévères causés par les types inclus dans le vaccin. Le vaccin Gardasil, qui protège contre les types 6, 11, 16 et 18 est approuvé par Santé Canada et prévient les condylomes et les pré cancers du col et de la vulve.
Le vaccin Cervarix (évaluation en cours par Santé Canada) a démontré sa capacité à prévenir l’infection par les types 16 et 18 et à prévenir les pré cancers du col.
La vaccination contre les HPV est recommandée pour toutes les jeunes filles et à tous les jeunes garçons, de 11 à 14 ans, avec un rattrapage vaccinal possible entre 15 et 19 ans.
Chez les femmes, un dépistage contre le cancer du col est recommandé à toutes les femmes de 25 à 65 ans, tous les trois ans jusqu’à 30 ans puis tous les cinq ans jusqu’à 65 ans, et ceux afin de détecter une infection à VPH ou des lésions précancéreuses, celles-ci peuvent facilement être traitées et le cancer peut être évité. Le dépistage peut également détecter le cancer à un stade précoce et le traitement a alors un fort potentiel de guérison.
Près de 37 millions de personnes sont actuellement infectées dans le monde. Le sida a été
décrit pour la première fois en 1981. Cependant, grâce à des études rétrospectives sur des sérums zaïrois, un virus VIH de 1959 a pu être identifié.
4) Le VIH quesque c’est ?
VIH désigne le virus de l’immunodéficience humaine. Il est transmis par voie sexuelle, sanguine, et de la mère à l’enfant (lors de la grossesse, l’allaitement, ou l’accouchement).
Quel est le mécanisme de fonctionnement du VIH ?
Le VIH cible les lymphocytes T, il affaiblit le système immunitaire et ceci peut donner de la place au développement de maladies opportunistes.Lors de la primo infection, qui survient après la période d’incubation, est caractérisée par des signes cliniques analogues à ceux de la grippe (fièvre, maux de tête...). Il y a par la suite la phase asymptomatique qui peut durer plusieurs années. Durant cette période, le virus est présent et les
personnes infectées restent contagieuses.
Quels sont les symptômes ?
Le VIH affaiblissant progressivement le système immunitaire, la maladie entraîne ensuite
l’apparition d’autres symptômes : perte de poids, fièvre, infections de la peau, diarrhée et toux.
Comment se traiter ?
Il est recommandé d’initier le traitement le plus tôt possible suite à l’infection, en revanche, aucun traitement ne permet d’éliminer complètement le VIH de l’organisme. Les traitements adaptés permettent aux personnes séropositives de bloquer la multiplication du VIH dans leur organisme et ainsi de garder un système immunitaire opérationnel. Ces traitements sont appelés trithérapies car ils combinent l’action de plusieurs molécules antirétrovirales.
Il n’existe encore aucun vaccin efficace contre le VIH. Cependant, différentes méthodes de
prévention peuvent servir d’outils de réduction du risque de transmission.
TasP (Treatment as Prevention) est un traitement antirétroviral efficace qui rend le virus indécelable dans le sang, ce qui limite considérablement le risque de transmission.
En outre, la prophylaxie pré-exposition (ou PrEP) est un médicament de prévention de l’infection par le VIH particulièrement efficace lorsque sa prescription est scrupuleusement respectée.
Les IST provoquées par des parasites sont les plus répandues dans le monde. En 2020, l’OMS a estimé à 156 millions le nombre de nouvelles infections dues à la Trichomonase ; l’infection que nous élaborons dans cette dernière partie de notre article.
Qu’est-ce que la trichomonase ?
La Trichomonase urogénitale est une infection sexuellement transmissible (IST), bénigne, due à Trichomonas vaginalis; parasite des voies urogénitales.
Quels sont les symptômes de la trichomonase ?
Chez la femme, la Trichomonas se traduit par :
- Des pertes vaginales anormales et abondantes, habituellement décrites comme verdâtres et purulentes.
- Des brûlures et des démangeaisons au niveau de la vulve et du vagin.
- Des douleurs mictionnelles.
Chez l’homme, elle se traduit par :
Une rougeur et une douleur au niveau de l’orifice urétral et du sillon à la base du gland.
Une douleur lors de la miction.
Comment prévenir et traiter cette infection ?
Sen protéger en privilégiant les rapports sexuels avec préservatifs. Il n’existe pas de vaccin
pour la Trichomonase. Pour traiter l’infection, on prescrit généralement des imidazoles ( métronidazole, tinidazole…etc) sous forme de comprimés ou de gélules, de suppositoires ou de crème vaginale.
En guise de conclusion, les Infections Sexuellement Transmissibles présentent un impact
notable sur l’humain et sur sa santé, c’est pour cette raison qu’il faut prendre toutes les précautions nécessaires afin de lutter contre ce type d'infections .